FREE three month
trial subscription!

Daniel Dufort: Take it from a Quebecker—the oil and gas emissions cap is a self-defeating policy

Commentary

Minister of Environment and Climate Change Steven Guilbeault during a press conference in Ottawa, Nov. 4, 2024. Sean Kilpatrick/The Canadian Press.

The following is the sixth in a series of French-language articles presented in collaboration with the Montreal Economic Institute. The French translation is included below.

When federal Environment Minister Steven Guilbeault tabled his first draft emissions cap specific to the oil and gas sector in early November, he was hailed by one and all as the magic-bullet solution to our climate change woes. Prime Minister Justin Trudeau was so impressed that he immediately stepped down and handed Guilbeault the keys to the kingdom.

I’m kidding, of course. In reality, the announcement ticked some people off quite a bit. For instance, Alberta Premier Danielle Smith accused the federal government of pretending to work collaboratively with the energy-producing province, only to come out with “exactly the same policy that [it] put forward a year ago with no changes whatsoever.” Smith said her government was considering “every legal option” in its arsenal, and has since announced several measures to fight back against the cap.  

It is indeed hard to escape the conclusion that the federal government is playing politics, pure and simple, and that this emissions cap has nothing whatsoever to do with fighting climate change.

First off, Canada already has a broad-based carbon pricing mechanism. Why does the federal government need to double down and target a specific industry if the goal is just to reduce total emissions? After all, a ton of greenhouse gas is a ton of greenhouse gas, regardless of which industry emits it.

I was under the impression that the whole point of a carbon pricing scheme was to let market forces determine the best place to get those reductions. After all, if it’s cheaper to lower emissions over here, who is Guilbeault to step in and declare from on high, “Nay, thou shalt reduce emissions over there, and in this manner!”

Then there’s the fact that curbing oil and gas production in Canada—which Smith and others warn will happen, despite assurances to the contrary from the federal government—will do exactly nothing to reduce global emissions. That’s because the global demand for hydrocarbons will be unaffected by the Canadian decree.

This means that every barrel of oil or cubic meter of gas left in the ground here will be taken out of the ground somewhere else. Our emissions might go down, but some other countries’ will go up. In fact, if that other country’s environmental standards are less stringent than our own, its increased emissions may more than offset our local reductions, in which case global emissions would actually go up!

Unfortunately, while this political ploy will not move the needle on saving the planet, it will have some very real negative economic consequences for Canadians.

For one thing, it will cost many Canadians their jobs. A report published last March by consultancy firm Deloitte estimates that such a measure would cause the loss, or prevent the creation, of 112,900 jobs in the country by 2040.

And working in oil and gas is a good gig, too, as jobs in this sector are among the highest paid in the country. The average salary of workers in oil and gas extraction is $151,461, almost 2.4 times the average Canadian salary.

Nor are industry workers the only ones who will suffer. The same Deloitte report estimates that by 2040, the new regulation would lower Canada’s GDP by 1 percent compared to its potential. That may not sound like much, but can we really afford a $34.5-billion drop in Canada’s economic potential?

The Business Council of Canada agreed, in a public statement, that imposing an oil and gas emissions cap will make Canadians poorer , and considers it particularly bad policy given that Canada’s economy is currently stalling. The association also believes it “sends the wrong signal to our most important trading partner” and that it would “restrict cross-border energy trade and harm our shared economic and security interests.”

Bill Morneau, the finance minister for the first five years of Trudeau’s mandate, has also publicly criticized the measure in recent weeks. He suggested that the government re-evaluate the timing of the oil and gas sector emissions cap in order to better align with the United States and its incoming president. He noted that a lot has changed in the world since Trump’s first term, and that “[e]nergy security is going to be critical.”

Now, none of this matters one whit if your main purpose is to stick it to the oil and gas sector, come what may. But if the goal is to govern responsibly, for the benefit of ordinary Canadians, then the oil and gas emissions cap has got to go.

Le plafonnement des émissions est une politique contre-productive

Lorsque le ministre fédéral de l’environnement Steven Guilbeault a présenté son premier projet de plafonnement des émissions pour les secteurs pétrolier et gazier au début du mois de novembre, il a été acclamé par tout un chacun comme la solution miracle à nos problèmes de changement climatique. Le premier ministre Trudeau a été tellement impressionné qu’il a immédiatement démissionné et remis les clés du royaume à M. Guilbeault.

Je plaisante, bien sûr. Dans les faits, l’annonce en a contrarié plus d’un. La première ministre de l’Alberta, Danielle Smith, par exemple, a accusé le gouvernement fédéral de faire semblant de collaborer avec la province productrice d’énergie, pour finalement présenter « exactement la même politique que celle proposée il y a un an, sans aucun changement ». Mme. Smith a déclaré que son gouvernement envisageait « toutes les options juridiques » à sa disposition et a depuis annoncé plusieurs mesures pour lutter contre le plafond.

Je ne peux m’empêcher de conclure que le gouvernement fédéral est tout simplement en train de politicailler et que ce plafond d’émissions n’a absolument rien à voir avec la lutte contre le changement climatique.

Tout d’abord, le Canada dispose déjà d’un mécanisme de tarification du carbone ciblant toutes les industries. Pourquoi le gouvernement fédéral a-t-il besoin de doubler la mise et de cibler un secteur spécifique si l’objectif est simplement de réduire les émissions globales? Après tout, une tonne de gaz à effet de serre est une tonne de gaz à effet de serre, peu importe le secteur qui l’émet.

J’avais l’impression que le but d’un système de tarification du carbone était de laisser les forces du marché déterminer la meilleure manière de réduire les émissions. Après tout, s’il est moins coûteux de réduire les émissions ici, qui est Steven Guilbeault pour intervenir et déclarer du haut de sa tribune : « Non, tu dois réduire les émissions là-bas, et de telle manière! »?

Il y a aussi le fait que la réduction de la production pétrolière et gazière au Canada — une conséquence attendue par la première ministre Smith et d’autres, malgré les assurances contraires du gouvernement fédéral — ne contribuera en rien à la réduction des émissions mondiales, puisque la demande mondiale en hydrocarbures ne sera pas affectée par le décret canadien.

Cela signifie que chaque baril de pétrole ou mètre cube de gaz laissé dans le sol ici sera extrait du sol ailleurs. Il se peut que nos émissions diminuent, mais celles d’un autre pays augmenteront. En fait, si les normes environnementales de cet autre pays sont moins strictes que les nôtres, cette hausse des émissions pourrait bien dépasser nos réductions locales, auquel cas les émissions mondiales finiraient par augmenter!

Mais si cette manœuvre politique ne permet pas de sauver la planète, elle aura en revanche des conséquences économiques négatives très concrètes pour les Canadiens.

D’une part, de nombreux Canadiens perdront leur emploi. Un rapport publié en mars dernier par la société de conseil Deloitte estime qu’une telle mesure entraînerait la perte, ou empêcherait la création, de 112 900 emplois au pays d’ici à 2040.

Et les emplois dans le secteur pétrolier et gazier sont particulièrement attrayants, dans la mesure où ils sont parmi les mieux rémunérés au pays. Le salaire moyen des travailleurs de l’extraction pétrolière et gazière est de 151 461 $, soit près de 2,4 fois le salaire moyen canadien.

Les travailleurs du secteur ne seront pas les seuls à en pâtir. Le même rapport de Deloitte estime que d’ici 2040, la nouvelle réglementation réduirait le PIB canadien d’un pour cent par rapport à son potentiel. Cela peut sembler négligeable, mais pouvons-nous vraiment nous permettre de retrancher 34,5 milliards de dollars au potentiel économique du Canada?

Le Conseil canadien des affaires a reconnu, dans une déclaration publique, que l’imposition d’un plafond pour les émissions pétrolières et gazières appauvrirait les Canadiens et qu’il s’agissait d’une politique particulièrement néfaste compte tenu de la stagnation actuelle de l’économie canadienne. Le Conseil estime également que cette mesure « envoie un mauvais signal à notre principal partenaire commercial » et qu’elle « restreindrait le commerce énergétique transfrontalier et nuirait à nos intérêts communs en matière d’économie et de sécurité ».

Bill Morneau, le ministre des Finances pendant les cinq premières années du mandat de Justin Trudeau, a également critiqué publiquement la mesure ces dernières semaines. Il a suggéré que le gouvernement réévalue l’échéancier du plafonnement des émissions du secteur pétrolier et gazier de manière à mieux s’aligner sur les États-Unis et leur futur président. Il a souligné que le monde avait beaucoup changé depuis le premier mandat de M. Trump et que « la sécurité énergétique deviendra un enjeu majeur ».

Rien de tout cela n’a d’importance si votre objectif principal est de vous en prendre au secteur pétrolier et gazier, coûte que coûte. Mais si l’objectif est de gouverner de manière responsable, dans l’intérêt des Canadiens et des Canadiennes, alors il faut renoncer au plafonnement des émissions de gaz et de pétrole.

Daniel Dufort

Daniel Dufort est président et directeur général de l’IEDM, un think tank avec des bureaux à Calgary et à Montréal. Daniel Dufort is president and CEO of the MEI, a think tank with offices in Montreal, Ottawa, and Calgary....

Go to article
00:00:00
00:00:00