Olivier Blais: How to regulate AI in Canada without stifling local business ambitions

Commentary

Alphabet CEO Sundar Pichai speaks at a Google I/O event in Mountain View, Calif., May 14, 2024. Jeff Chiu/AP Photo.

A French-language version of this article is included below.

The rapid development of artificial intelligence (AI) and the potential of generative AI solutions have garnered significant attention in recent years.

The rise of Large Language Models like ChatGPT and other forms of generative AI models has highlighted an opportunity for Canada. The country has a chance to position itself as a leader in the development of AI-driven technologies. This is particularly true in Quebec, which boasts a strong and growing ecosystem of entrepreneurs, researchers, and innovators.

The adoption of AI by businesses also holds the potential to address Canada’s persistent productivity challenges–our “Holy Grail,” according to Minister of Innovation François-Philippe Champagne. Yet, in order to fulfill this promise, we must ensure that AI’s benefits extend to local businesses who tend to adopt at a slower pace, making them less competitive internationally. This is personally my greatest mission: for AI to generate more wealth for businesses here.

We must pursue these goals against a backdrop in which the swift rise in popularity of generative AI solutions has raised many questions about how to regulate its development and use—a complex task for which governments worldwide have yet to find consensus. To ensure the responsible development and use of AI, each country is trying to find its own path. While Europe opts for strict, risk-based legislation relying on recognized standards, the United States is taking a voluntary, collaborative approach, fostering an environment conducive to AI adoption and innovation.

And what about Canada? We don’t have a crystal ball, but until recently, it seemed the government intended to push for restrictive legislation. With the prorogation of Parliament, we now have an opportunity to reconsider our approach and ensure that the direction we take encourages responsible AI development while supporting innovation, entrepreneurship, economic growth, and Quebec and Canada’s leadership in AI.

Like my fellow entrepreneurs, the regulation of AI in Canada is a matter I am closely following. Depending on the stance our government takes, the repercussions could threaten our company’s growth or even its operations. I am especially concerned for all the Canadian SMEs that are struggling but are genuinely trying to integrate AI into their operations. I fear a significant setback for these initiatives.

The safe development and deployment of AI technologies are a priority, and we have a duty to adopt them responsibly. But how do we find the right balance without stifling the ambitions of local businesses?

Drawing inspiration from recognized standards to guide Canadian legislation

An interesting path for Canada is to align with internationally recognized standards. Standards serve as a reference point for lawmakers: they define guidelines and technical requirements developed by consensus among industry experts, researchers, and representatives of various organizations.

In the field of AI, 33 standards have already been published to ensure the quality, security, and interoperability of AI systems. Canada was actually a pioneer in developing the ISO/IEC 42001 standard, a flagship standard.

Focusing on a responsible, flexible, and innovation-friendly development framework

To combine safety, innovation, and agility, I firmly believe that the Canadian government would benefit from drawing inspiration from recognized standards to develop its legislative framework. The standardization ecosystem already offers tools and auditing processes to verify organizations’ compliance, ensuring a high level of trust and security.

Adopting international standards would also align Canada with global best practices, facilitating collaboration with other countries. This is crucial for enabling local businesses to export their solutions. By developing new markets, AI entrepreneurs contribute significantly to the Canadian economy, while also helping to prevent the brain drain currently affecting the country.

Moreover, recognized standards provide the necessary flexibility that a legislative framework cannot offer. Unlike laws, recognized standards can be quickly updated to reflect advancements in technology. We are still in the early stages of AI, and it is already challenging to keep up with its evolution. We need to give ourselves room to maneuver.

In light of the challenges posed by AI, it is imperative to rethink Canada’s approach. Rather than rushing toward rigid and potentially outdated legislation, Canada should focus on standards to create a responsible, flexible development framework that fosters AI adoption for Canadian businesses and workers.

Our businesses need a springboard, not obstacles.

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Encadrement de l’intelligence artificielle au Canada: Trouver le juste équilibre, sans freiner les ambitions des entreprises d’ici

Le développement fulgurant de l’intelligence artificielle et le potentiel des solutions d’IA générative ont fait couler beaucoup d’encre au cours des dernières années.

L’essor des grands modèles linguistiques tels que ChatGPT et d’autres formes de modèles d’IA générative, a mis en lumière une opportunité à saisir pour le Canada. Le pays a l’occasion de se positionner comme chef de file dans le développement de technologies faisant appel à l’IA. Et c’est encore plus vrai au Québec qui dispose d’un solide écosystème en plein essor d’entrepreneurs, de chercheurs et d’innovateurs.

L’adoption de l’IA par les entreprises a aussi le potentiel de résoudre les enjeux de productivité persistants auxquels fait face le Canada, notre « Saint Graal », selon le ministre de l’innovation François-Philippe Champagne. Cependant, pour tenir cette promesse, nous devons nous assurer que les avantages de l’IA s’étendent aux entreprises locales, sachant qu’elles adoptent généralement moins cette technologie, et sont ainsi moins productives face à la concurrence internationale. C’est personnellement ma plus grande mission; que l’IA puisse générer plus de richesse pour les entreprises d’ici.

Nous devons poursuivre ces objectifs dans un contexte où la popularité des solutions d’IA générative a soulevé de nombreuses interrogations quant à l’encadrement de son développement et de son utilisation; une tâche complexe pour laquelle les gouvernements à l’échelle internationale ne semblent pas avoir trouvé de consensus.

Afin d’assurer le développement et l’utilisation responsable de l’IA, chaque pays tente de trouver sa voie. Alors que l’Europe opte pour une législation stricte basée sur les risques et s’appuyant sur des standards reconnus, les États-Unis misent quant à eux sur une approche volontaire et collaborative, favorisant ainsi un environnement propice à l’adoption de l’IA et à l’innovation.

Et le Canada dans tout ça? Nous n’avons pas de boule de cristal, mais jusqu’à tout récemment, tout indiquait que le gouvernement souhaitait mettre de l’avant une législation restrictive. Avec la prorogation du parlement, nous avons une opportunité de revoir notre approche et de s’assurer que la direction que nous préconiserons encouragera le développement responsable de l’IA tout en supportant l’innovation, l’entrepreneuriat, la croissance économique et le leadership du Québec et du Canada en IA.

À l’instar de mes collègues entrepreneurs, l’encadrement de l’IA au Canada est un dossier que je suis avec attention. En fonction de la posture adoptée par notre gouvernement, les répercussions pourraient bien compromettre la croissance de notre entreprise, voire ses activités. Je pense notamment à toutes les PMEs canadiennes qui peinent, mais qui tentent réellement d’intégrer l’IA à leurs opérations. Je crains un recul important de ces initiatives.

Le développement et le déploiement sécuritaires des technologies faisant appel à l’IA constituent une priorité, et nous avons le devoir d’adopter celles-ci de manière responsable. Maintenant, comment trouver le juste équilibre, sans freiner les ambitions des entreprises d’ici?

S’inspirer des standards reconnus pour orienter la législation canadienne

Une avenue intéressante pour le Canada consiste à s’arrimer avec les standards reconnus à l’échelle internationale.

Les standards constituent un point de référence pour les législateurs: ils définissent des lignes directrices et des exigences techniques élaborées par consensus entre experts de l’industrie, chercheurs et représentants d’organismes de toutes sortes.

En matière d’IA, 33 standards ont déjà été publiés à ce jour pour assurer la qualité, la sécurité et l’interopérabilité des systèmes d’IA. Le Canada a d’ailleurs été un pionnier pour le développement de la norme ISO/IEC 42001, un standard phare.

Miser sur un cadre de développement responsable, flexible et propice à l’innovation

Afin d’allier sécurité, innovation et agilité, je crois fermement que le gouvernement canadien a tout intérêt à s’inspirer des standards reconnus pour développer son cadre législatif. L’écosystème de standardisation offre déjà des outils et des processus d’audit pour vérifier la conformité des organisations, garantissant un niveau élevé de confiance et de sécurité.

L’adoption de standards internationaux permettrait aussi au Canada de s’aligner sur les meilleures pratiques mondiales, facilitant la collaboration avec d’autres pays. Cet aspect est crucial afin de permettre aux entreprises d’ici d’exporter leurs solutions. En développant de nouveaux marchés, les entrepreneurs dans le domaine de l’IA contribuent significativement à l’économie canadienne, en plus de prévenir l’exode des cerveaux qui frappe actuellement le pays.

De plus, les standards reconnus proposent une flexibilité nécessaire qu’un cadre législatif ne peut offrir. Contrairement aux lois, les standards reconnus peuvent être mis à jour rapidement pour refléter les progrès de cette technologie. Nous n’en sommes qu’aux balbutiements de l’IA, et il est déjà difficile d’en suivre l’évolution. Donnons-nous une marge de manœuvre.

Face aux enjeux soulevés par l’IA, il est impératif de repenser l’approche canadienne. Plutôt que de se précipiter vers une législation rigide et potentiellement désuète, le Canada devrait miser sur les standards pour créer un cadre de développement responsable, flexible et propice à l’adoption de l’IA pour les entreprises et les travailleurs canadiens.

Nos entreprises ont besoin d’un tremplin, pas de bâtons dans les roues.

Olivier Blais

Olivier Blais is the co-founder and vice president of technology at Moov AI.

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